4 novembre 2020
BELLE LA VIE
Lorsque je nais
Je prends un peu d'air
Et les bactéries de maman
Promise à un avenir radieux
Mais comme l'écrit Bergson
Mieux vaut ne pas tout savoir avant
Les fées n'étaient pas là
Où alors occupées à bricoler
Dans le lit de papa
Ce qui n'a pas du plaire à maman
Elle me voulait blonde
Frisée
Aux yeux bleus
J'étais brune
L'épi raide
Aux yeux marrons
Dès mon plus jeune âge
J'eus droit
Aux mèches décolorées
Et aux bigoudis plastifiés
Ce n'est rien
D'autres ont été jetés de la montagne
Je pouvais donc continuer mon chemin
Sans trop d'encombres
Mais papa a tellement culbuté les fées
Que le diable eut le temps de s'accrocher à moi
Jacqueline Fabbri
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