Sur un sentier loin de tout
Il flanait
Son regard se posa sur un cailloux
De couleur blanche
Le prend-t-il dans sa main ?
Le regarder un instant
peut-être
Il ressemble à un cœur mort
Mort de chagrin
Il ne pèse rien
Au loin une flaque d'eau
Peu profonde
Et le cailloux qu'il jettera sera bien
Il ne fera qu'une petite onde
Une onde perdue dans la terre
Cailloux transi de froid
Restera là abandonné
Au milieu d'une eau boueuse
Au reflet mercure
Le temps maussade
Entourera le cailloux dans sa solitude
Pourquoi l'avoir jeté dans une flaque d'eau
Les grands fleuves n'étaient-ils donc pas pour lui ?
Il aurait préféré faire des ricochets
D'ondes en ondes sauter joyeusement
Mais non ce cœur déjà mort
D'un blanc pur
Restera là au milieu d'une flaque d'eau
Cailloux qui avait depuis longtemps été oublié
Que l'on ne ramassera jamais plus.
Jacqueline Fabbri